» Écrire les expositions » propose un choix de textes de 1969 à aujourd’hui, pour la plupart inédits en français, situant la pensée de l’organisateur de ces expositions qui ont marqué les dernières décennies : » Quand les attitudes deviennent forme « , » Les Mythologies individuelles » et » Le Musée des obsessions » (DOCUMENTA 5, 1972), » Les Machines célibataires « , » L’Œuvre d’art totale « , » Le Monte Verità « , » La Suisse visionnaire « , etc. Traversée à la fois critique, prospective et poétique de l’art contemporain et de son développement muséographique, les textes publiés ici sont chargés de sa quête des » énergies artistiques primordiales » et de sa profonde conviction en ces possibilités objectives qu’ouvre l’intensité de l’art, que le lecteur retrouvera dans la suite des chapitres. Ceux-ci en effet forment un hymne à l’exposition : » Ma vie est au service d’un médium, et ce médium n’est pas l’image qui est elle-même réalité, mais l’exposition qui présente la réalité « . Au long de son parcours de quelque trente années d’expositions thématiques, Harald Szeemann aura œuvré à dégager les résonances subtiles qui peuvent naître entre les œuvres, les artistes, les lieux, suivant une compréhension de l’art qu’il a définie en ces termes : » je ne m’intéresse qu’à la conscience divergente, parce que c’est là seulement que se trouvent les énergies utopiques « , précisant ainsi une véritable éthique de l’exposition.