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Bernard Gilman

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Inspiré du site : https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/bernard-gilman-deces-d-une-figure-du-modele-grenoblois-des-annees-60-70-9884182

Bernard Gilman, né le 14 janvier 1931 à Port-Vila (Nouvelles-Hébrides, Vanuatu) et mort le 12 décembre 2022 à La Mure, est un homme politique français.

Biographie
Ses parents, Arthur Gilman et Louise Dupuis, originaires de Roubaix, partirent s’installer en Océanie pour chercher du travail. Son père devient gérant de plantation à Mele, sur l’île de Vaté (Nouvelles-Hébrides), où leur fils Bernard Gilman a passé son enfance. Plus tard, la famille est retournée dans leur région natale pour gérer un petit commerce de détail à Pérenchies (Hauts-de-France). Bernard Gilman et son frère ont fréquenté le collège Jeanne-d’Arc de Lille, dirigé par des prêtres diocésains.
C’est là que Bernard Gilman fit ses débuts dans le militantisme en dirigeant une section de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC).1

Bernard Gilman a d’abord été dans sa vie ouvrier fraiseur, avant de rejoindre les Alpes et d’embrasser la carrière d’instituteur dans l’Oisans, en raison de problème de santé de sa femme. Là il va faire la connaissance des militants de l’époque de l’éducation populaire, puis peu à peu passer du militantisme à la politique. Il est notamment permanent du grand mouvement d’éducation populaire Peuple et Culture.2

Du conseil municipal de Grenoble au ministère de la Culture

Membre du Groupe d’action municipale (GAM) de Grenoble, Bernard Gilman fut élu en 1965 sur la liste menée par Hubert Dubedout et nommé adjoint au maire, chargé des affaires culturelles, fonction qu’il occupera pendant douze ans, jusqu’au renouvellement de 1977. Son travail durant cette période a permis d’appliquer une politique globale exemplaire, contribuant à rehausser le prestige de Grenoble.

« D’abord il s’engage dans l’équipe d’Hubert Dubedout, raconte l’historien grenoblois Gil Emprin, le Groupe d’action municipal (GAM) puis le PSU, Parti socialiste unifiée, c’est l’époque où il y a Pierre Mendès-France, Rocard, où Grenoble est à la fois un laboratoire culturel et politique« . Bernard Gilman sera pendant 12 ans l’adjoint à la culture de Hubert Dubedout (1965-1977). Son action marquera les esprits et la ville.

Il a joué un rôle clé dans le transfert du Musée dauphinois en 1968 vers l’ancien couvent Sainte- Marie d’en-Haut, à l’époque sous la direction de Jean-Pierre Laurent. Gilman a souhaité faire de ce musée un lieu dédié aux habitants d’ici quelles que soient leurs origines, et qui reflète la diversité culturelle de cette région alpine.
Dans un même temps, il a soutenu la direction de Didier Béraud à la Maison de la culture. Celle-ci, inaugurée en février 1968 pour les Jeux olympiques d’hiver, est alors l’équipement culturel moderne le plus important de France. Il participe également à la construction de nombreux équipements socioculturels de quartier et à la mise en place d’un réseau de bibliothèques.4,5

« Il était connu pour trouver trouver les bonnes personnes : à la tête de la Maison de la culture, Didier Béraud, au Musée Dauphinois Jean-Pierre Laurent, qui va révolutionner complètement la muséographie du musée […] Sa passion c’était d’innover et en même temps de diffuser la culture, d’ouvrir ces lieux de culture, notamment à travers les comités d’entreprise. Il y a un lien entre l’éducation populaire, le syndicalisme et l’action municipale. Il participe vraiment du « modèle grenoblois » qui va devenir un peu mythique.« 

En 1977, Bernard Gilman devient expert auprès du Conseil de l’Europe puis des Organisations d’études d’aménagement des aires métropolitaines (OREAM). Deux ans plus tard, il revient à Grenoble pour diriger la Maison de la culture, en crise à l’époque, qui l’obligea à procéder à une réduction de personnel.6

En 1981, Jack Lang l’appela au ministère de la Culture, où il a été chargé de missions relatives à la décentralisation, aux musées, aux arts plastiques, tant au cabinet qu’à la direction du développement culturel.
Il a notamment contribué à la création de l’Agence de développement de la culture kanak (Nouvelle- Calédonie) et au Centre culturel de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), avec le soutien de Michel Rocard. En 1989, peu avant son départ à la retraite, il a été promu inspecteur général de l’administration au ministère de la Culture.

Retraite et engagements

Retiré à La Salle-en-Beaumont (Isère), Bernard Gilman a continué de suivre la vie politique. Lors des élections municipales de 2008, il a soutenu le comité de soutien de GO Citoyenneté7. Il a également continué de s’engager activement dans de nombreuses structures telles que l’ODTI (Observatoire sur les discriminations et les territoires interculturels) à Grenoble. En 2010, il est à l’origine de l’exposition « Ce que nous devons à l’Afrique » du Musée dauphinois, visant à changer le regard occidental sur le continent africain8.

Bernard Gilman est décédé le 12 décembre 2022 à La Mure, à l’âge de 91 ans.9

Pour prolonger la découverte du parcours de Bernard Gilman :

  • « Les élites culturelles à Grenoble, des années 1940 aux années 1980 » de Gil Emprin
  • Cet article du Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social, signé André Caudron
  • « Bernard Gilman, une culture pour tous – Entretiens », de Jean-Claude Duclos et Olivier Cogne, paru en 2018 au PUG, collection « L’empreinte du temps »

Il est décédé en décembre 2022.

Biographie de Bernard Gilman (1931-2022), « militant culturel » (proposé par Jean-Claude Duclos)
1931 Naissance à Port-Vila (alors aux Nouvelles Hébrides, aujourd’hui au Vanuatu)
1935-1950 (aux environs de), enfance et jeunesse dans la région roubaisienne, CAP de fraiseur, apprentissage de la vie ouvrière et syndicale, passe son baccalauréat.
1955 ? Instituteur à Besse-en Oisans puis à La-Salle-en-Beaumont, Isère
1960 Adhère à Peuple et Culture (PEC)
1962 Détaché de l’Education nationale, il devient permanent de PEC et s’installe à Grenoble.
1964 Adhère au Groupe d’action municipale (GAM), créé par Hubert Dubedout.
1964-1970 Participe aux Rencontres d’Avignon, animées par Jean Vilar
1965 Maire-adjoint à la Culture
1967 Symposium de sculpture : une dizaine d’artistes placent leurs œuvres dans la Ville.
1968 Inauguration de la Maison de la Culture et du Musée dauphinois dans le contexte des Jeux olympiques d’hiver.
1970 Participe à la Création de l’Office dauphinois des travailleurs immigrés (ODTI), devenu l’Office des discriminations et des territoires interculturels.
1971 Reconduit pour un second mandat en tant d’adjoint à la culture. Participe, en septembre, aux séances plénières du IXème congrès de l’ICOM.
1975 Fait procéder à l’évaluation des 10 dernières années de politique culturelle dans la ville : une première !
1977 En mission pour le Conseil de l’Europe il signe un rapport intitulé « Le musée, agent d’innovation culturelle », jugé depuis précurseur.
1979-1980 Accepte comme un devoir la direction de la Maison de la culture et parvient à la sortir de la crise.
1981 Suite à l’élection de François Mitterrand et à l’arrivée de Jack Lang au ministère de la culture, son directeur de cabinet, Jacques Sallois lui demande de l’y rejoindre. Il y participe notamment à la mise en œuvre de la Direction du développement culturel (DDC) puis de nombreuses Conventions de développement culturel.
1984 Création et direction du Centre de formation national d’Avignon (CFNA) destiné aux responsables culturels.
1988 Participe à la formation de journalistes mélanésiens où il fait connaissance de Jean-Marie Tjibaou ave lequel il se lie d’amitié et commence à réfléchir à la création d’un Centre de culture Kanak.
1988-1992 Missions en Afrique pour le ministère de la Coopération, axées principalement sur la formation des responsables culturels.
1989 A la mort de Jean-Marie Tjibaou, chargé par le secrétariat d’État aux grands travaux dirigé réalisation à Nouméa du Centre culturel qui allait porter le nom du leader indépendantiste.
1995-1998 Suit la construction, sur les plans de Renzo Piano, du Centre culturel Jean-Marie Tjibaou puis son ouverture.
1991 Inspecteur général des affaires culturelle au ministère de la Culture.
1992 Adresse ses propositions pour faire du Musée des arts africains et océaniens, une « Maison des civilisations ».
1996-2012 Bien qu’à la retraite, il continue de participer activement, au Musée dauphinois, à l’ODTI et dans diverses associations, à de nombreuses actions.
2022 Décès à La Mure.

Notes et références :

1 https://maitron.fr/spip.php?article88361
2 Bernard Gilman, décès d’une figure du « modèle grenoblois » des années 60-70 – France Bleu
3 https://maitron.fr/spip.php?article88361
4 Bernard Gilman : une vie militante à la poursuite d’un idéal (observatoire-culture.net)
5 Décès de Bernard Gilman, figure de la culture grenobloise – Actus Petit Bulletin Grenoble (petit-bulletin.fr)
6 https://maitron.fr/spip.php?article88361
7 https://www.ades-grenoble.org/wordpress/2022/12/16/bernard-gilman-1931-2022/
8 Gilman Bernard et Duclos Jean-Claude, Ce que nous devons à l’Afrique – Avant-Propos (pages 7 à 12), Ed. Musée dauphinois, Département de l’Isère, Grenoble, 2010
9 https://www.ledauphine.com/societe/2022/12/13/isere-bernard-gilman-deces-d-une-figure-de-la-culture- grenobloise

Télécharger un article de Jean-Claude Duclos sur Bernard Gilman et le musée.

Musées associés

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Autres musées associés

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Musée de Grenoble

Publications majeures sur le thème des musées

Rapport au Conseil de l'Europe en 1977 : Le musée, agent d'innovation culturelle. Consulter le rapport : Musée innovation culturelle Gilman

Extrait :

« le musée devient en quelque sorte un centre culturel où l'exposition reste la pierre angulaire, à partir de celle-ci se développent toutes sortes de manifestations. C'est, nous croyons, l'avenir. C'est en ce sens
que nous écrivions que les équipes des musées doivent devenir des équipes d'action culturelle où une certaine polyvalence est heureuse. » page 23

« S'il n'y a pas lieu bien entendu de supprimer des expositions au musée, il faut peut-être parfois choisir d'en faire moins et de se consacrer à un public spécifique dans ou à l'extérieur du musée. »

« Ie brouhaha d'un forum vaut le silence d'une nécropole. » (page 29)

 

 

Événements

2010

Ce que nous devons à l’Afrique / Musée Dauphinois