A travers une sélection de documents issus des archives de l’Institution, l’exposition s’intéresse à un tournant majeur de l’histoire du Musée d’ethnographie de Neuchâtel et propose un retour sur la conception muséale innovante développée par le conservateur et muséologue Jean Gabus au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Souhaitant rompre avec ce qui est perçu comme un « musée » prison » , Jean Gabus élabore le modèle d’un musée vivant, tourné vers le public, reflet des changements sociétaux, des innovations technologiques et de l’idéalisme des Trente Glorieuses.
Jean Gabus restructure l’institution muséale en trois entités. En 1955, il fait construire le Musée dynamique, destiné à recevoir les expositions temporaires. Au sous-sol, il installe le Magasin, pensé comme un dépôt visitable, qui rassemble les collections non exposées. Enfin, dans la Villa de Pury, il aménage le Musée statique, qui présente de manière permanente les objets les plus prestigieux. Créant l’événement à chaque exposition, Jean Gabus s’appuie sur le développement des médias de masse pour faire rayonner l’Institution neuchâteloise.
Expert de l’UNESCO envoyé aux quatre coins du monde, il emporte aussi de Neuchâtel à Dakar en passant par Kaboul les plans de son musée idéal. Proposant au visiteur une immersion réflexive et critique, l’exposition témoigne de la vision globale de Jean Gabus qui a marqué durablement le MEN de son empreinte. En filigrane apparaissent la permanence des paradoxes et l’actualité des problématiques de la pratique muséale.