Le musée d’archéologie des années 1950, avec de beaux objets présentés dans des vitrines savamment éclairées, est sur le point de disparaître du paysage culturel. Et tandis que l’archéologie se diversifie et se ramifie en plusieurs spécialités qui tentent de se rapprocher des sciences exactes, par leurs méthodes comme par leur extrême focalisation, les musées, qui se sont tous plus ou moins convertis au rythme annuel de la succession des expositions temporaires, découvrent le rôle essentiel des médiations. Qu’est-ce que la (ou les) médiation (s) ? Quel tableau peut-on en dresser aujourd’hui ? En quoi les médiations modifient-elles les missions des musées ?
Un déplacement essentiel s’est produit : si le travail de recherche archéologique et sa diffusion continuent d’être prioritaires, le public est dorénavant une préoccupation essentielle. Il est placé au centre d’un musée qui se transforme ; à sa mission première d’institution chargée de mettre en valeur des vestiges, le musée ajoute une dimension nouvelle de dispositif de communication.
Cet ouvrage, le premier du genre, présente un panorama complet des différentes catégories de médiations à l’œuvre dans le champ de l’archéologie. Qu’elles soient une préoccupation des archéologues eux-mêmes, qu’elles relèvent de l’activité professionnelle des médiateurs ou bien encore qu’elles se déroulent spontanément au sein du public, les formes et les types de médiation sont nombreux et variés. L’ouvrage en dresse un panorama très suggestif.
Daniel Jacobi, professeur, est chercheur au Centre Norbert Elias (UMR-CNRS 8562) équipe Culture & Communication. Il conduit des recherches sur les médiations culturelles et les publics de la culture.
Fabrice Denise est conservateur du patrimoine au musée départemental Arles antique où il dirige le département des publics. Historien et archéologue de formation, il a intégré le musée en 1999 après une mission à l’Inspection générale des musées de France. Son service est chargé de la programmation, de la valorisation de la recherche et de l’accueil des 180 000 visiteurs annuels du musée. Il est cofondateur du réseau de médiation de l’archéologie RAMantique.