Sous la houlette de Jean Gabus, le musée dynamique de Dakar doit accueillir l’exposition d’Art nègre du premier festival mondial des arts nègres.
Inauguré le 31 mars 1966 à l’occasion du Festival mondial des arts nègres, construit sur le front de mer de Dakar, le Musée dynamique crée à l’initiative du président Léopold Sédar Senghor, est conçu par l’ethnologue suisse Jean Gabus directeur Musée d’ethnographie de Neuchâtel, consultant pour l’UNESCO, et réalisé par M. Chesneau, un architecte de Dakar. Il accueillit la fameuse exposition L’art nègre : sources, évolution, expansion (1966) pensée comme le coeur du Festival. Sur son frontispice, Léopold Sédar Senghor avait fait inscrire ces mots : « Seul l’Homme peut rêver et exprimer son rêve / En des œuvres qui le dépassent / Et dans ce domaine le Nègre est roi / D’où la valeur exemplaire de la civilisation négro-africaine / Et la nécessité de la décrypter / Pour fonder sur elle un nouvel humanisme ».
Le Musée dynamique constitua une vitrine de l’art moderne international, ainsi que des arts classiques de l’Afrique de l’ouest de 1966 à 1977. Outre les salons nationaux des artistes plasticiens sénégalais, les activités culturelles comme la recherche, la collecte et l’étude du patrimoine culturel et artistique, la conservation et la diffusion des œuvres du patrimoine privé artistique de l’État, le musée organisa de très nombreuses expositions temporaires dont Témoins des temps passés (1966), Marc Chagall (1971), Pablo Picasso (1972), Fritz Hundertwasser (1973), Pierre Soulages (1974), Alfred Mannessier (1976), Iba Ndiaye (1977). Transformé, par une décision spectaculaire de Senghor, à partir de 1977 jusqu’en 1982, en Centre africain de perfectionnement et de recherches des interprètes du spectacle vivant (Mudra-Afrique) crée par Maurice Béjart, le bâtiment est confié à Germaine Acogny pour ensuite retourner de 1984 à 1988 à sa vocation originelle sous la présidence d’Abdou Diouf (avec notamment des salons des artistes sénégalais et les expositions Alpha Waly Diallo (1986), El Hadji Sy (1987)). En 1988, les locaux du Musée sont affectés brusquement par l’État à la Cour suprême qui y prend place en 1990. Après les nombreuses critiques et indignations des professionnels des musées et des agents de la culture, Abdou Diouf, annonce officiellement en 1996 le retour du Musée dynamique à son ministère de tutelle. Une décision qui n’a jamais été exécutée.
Sources : https://beauxartsnantes.fr/fr/le-musee-dynamique-de-dakar-histoire-et-perspectives
Lire : La tumultueuse histoire du Musée dynamique de Dakar https://africultures.com/la-tumultueuse-histoire-du-musee-dynamique-de-dakar-6746/